La question énergétique s’impose à nouveau dans le débat public, une évidence ressort : une part essentielle de la transition se joue au niveau local. Les communes disposent en effet de leviers concrets — urbanisme, choix d’infrastructures, participation aux intercommunales — qui influencent directement la facture des habitants et la maîtrise collective de nos ressources.
⅔ de la facture sont aux mains des pouvoirs publics (réseaux, taxe, droit de voirie, démantèlement du nucléaire, TVA…)
Les constats posés récemment au conseil communal de Beauvechain (tout comme dans de nombreuses communes) et à l’Assemblée générale d’ORES rappellent l’ampleur des enjeux. D’un côté, l’objectif de –50 % d’émissions d’ici 2030, engagé dans le cadre de la Convention des Maires, semble difficilement atteignable faute de moyens, de suivi et d’une véritable gouvernance locale (qui fixe la stratégie d’ORES, pas les communes vu l’absence de débat local ).
De l’autre, les plans stratégiques d’ORES prévoient des investissements massifs, des choix techniques structurants — compteurs communicants, stockage, réseaux de chaleur — mais aussi la possibilité de cessions d’actifs, avec un risque de perte de contrôle sur des infrastructures essentielles .
La souveraineté énergétique n’est pas un concept abstrait. Elle se mesure à la capacité d’un territoire à produire, gérer et protéger ses propres ressources. Or, plusieurs exemples interrogent : les éoliennes d’Estinnes revendues à China Nuclear Energy, ou les projets détenus par des structures contrôlées depuis Amsterdam, comme à Villers-la-Ville . Ces situations montrent que, faute d’une stratégie locale forte, la valeur créée chez nous peut être captée ailleurs.
L’action locale est d’autant plus cruciale que les décisions nationales — comme le transfert annoncé du chauffage au gaz vers l’électrique — imposeront une hausse importante de la demande d’électricité, des investissements lourds dans le réseau, et poseront des questions directes sur l’origine du gaz utilisé pour alimenter les centrales TGV. Sans anticipation communale, ce changement pèsera à nouveau sur les consommateurs.
Produire localement, consommer moins, mutualiser plutôt que multiplier les équipements individuels : ces orientations ne pourront être déployées qu’avec une gouvernance transparente, une expertise technique partagée et un débat démocratique réel dans chaque commune. La transition ne réussira pas sans une implication active des pouvoirs locaux, ni sans une capacité à dire non à des modèles économiques qui privilégient les dividendes plutôt que l’investissement dans les infrastructures.
La question n’est donc plus seulement environnementale. Elle est stratégique, démocratique et financière : qui contrôle notre énergie, et au bénéfice de qui ? Les communes ont le pouvoir — et la responsabilité — d’y répondre.
Annexes :
Interpellation à l’Assemblée Générale de ORES 11 décembre 2025
Interpellation au conseil communal du 15 décembre 2025
